Bonjour, je crée ce sujet pour vous aider à choisir votre liquide de refroidissement et comprendre un peu mieux pourquoi il y autant de produits proposés.
On commence tout d'abord par l'historique pour le côté culture générale en mécanique.
Au début du XXe siècle, on utilisait de l’eau pour refroidir les moteurs car peu de recul à cette époque et on n’accordait alors que très peu d'attention à la corrosion dans les systèmes de refroidissement. Les véhicules n’étaient utilisés que durant la belle saison et les circuits de refroidissement vidangés et protégés en hiver.
Avec l'évolution, les véhicules sont de plus en plus utilisé tout au long de l'année et donc l'eau commence à montrer ces limites en hiver. Vient alors la première évolution qui consiste à l'ajout d’un agent antigel pour prévenir sa congélation à base température et optimiser ses qualités d’échanges thermiques. On garde la base d'eau déminéralisé à hauteur de 1/2 mais on commence à ajouter des additifs (environ 1/4 du mélange) comme l'alcool dénaturé, la glycérine, l'éthylène glycol, des sucres ou du encore des sels. Les solutions à base de sucres ou de sels sont rapidement abandonnées à cause de leur mauvais rendement thermique ou de leur forte corrosivité des éléments mécaniques.
Les solutions alcoolisées et à base de glycérine ont longtemps été en concurrence mais c'est la glycérine qui a finalement été retenue pour des raisons de coût de production et de faible évaporation. Cependant, on réalise que ce produit à tendance à s’acidifier avec le temps, provoquant ainsi la corrosion rapide des métaux du circuit. On préférera alors l’emploi du monoéthylène glycol (MEG) ou du propylène glycol (PEG).
En France, les caractéristiques de l’antigel du liquide sont classées selon la norme NF R15601 (AFNOR 1991) en fonction de leur température de congélation et d’évaporation (ébullition) :
- Type 1: résistance au gel -15°C, ébullition à 155°C
- Type 2: résistance au gel -18°C, ébullition à 108°C
- Type 3: résistance au gel -35°C, ébullition à 155°C
La nature des additifs (SCA pour Supplemental Coolant Additives) permet de différencier les grandes catégories de liquides et c'est la base de notre choix. On part sur trois grandes catégories:
- Catégorie C (minéral): additifs inorganiques (IAT pour Inorganic Additive Technology). Il se forme une couche solide à la surface du métal pour le protéger de la corrosion et favoriser les échanges thermiques.
- Catégorie D ou G (organique): additifs organiques (OAT pour Organic Additive Technology). Les molécules organiques du liquide s’orientent à la surface du métal, formant une fine couche protectrice se régénérant dans le temps. Il a l'avantage de pouvoir réduire les dépôt et lutte contre la formation de mousse.
- Catégorie Hybride: additifs organiques et minéraux (HOAT pour Hybrid Organic Additive Technology). Les inhibiteurs minéraux protègent la surface et les additifs organiques stabilisent le mélange.
Attention, il faut rappeler que tout liquides de refroidissement a une durée de vie limitée par sa composition. Premièrement parce que les inhibiteurs de corrosion sont consommés ou dégradés dans le temps, deuxièmement parce que les cycles de chauffage engendrent une acidification de l’éthylène glycol et donc de la corrosion.
La plupart des liquides de refroidissement sont dit universel mais certains constructeurs créent leur propre gamme en lien avec leur motorisation et le préconise lors de l'entretient périodique.
Attention à la couleur qui au départ a été créé pour différentier les catégories car aujourd'hui on trouve plusieurs couleurs disponibles pour la même catégorie en fonction des marques. Ne vous fier pas uniquement à la couleur pour choisir votre liquide mais bien à la notice.
*Par exemple si nous prenons un liquide de la catégorie "C" qui contient des inhibiteurs de corrosion à base d’acide inorganique, tels que des phosphates, des silicates et des borates, il est souvent de couleur vert fluo.
*Si nous prenons un liquide de la catégorie "D ou G" qui contient des inhibiteurs de corrosion à base d’acide organique souvent formulé avec de l’acide 2-éthylhexanoïque. Sa couleur sera généralement orange ou rose.
*Si nous prenons un liquide de la catégorie "Hybride" qui contient des inhibiteur de corrosion à base d’acide inorganique et organique, sa couleur sera généralement jaune fluo.
Lorsque le liquide de refroidissement change d'aspect et de couleur au fil de l'utilisation et tire vers le marron, cela indique la présence de contaminants ou de dépôts dans le système de refroidissement. Résultat de l’accumulation de saleté, de rouille, de boue ou d’autres substances indésirables mélangées au liquide. Il est alors fortement recommandé de procéder à une vidange et surtout à un rinçage du système de refroidissement.
Sur les Westfield FW300 équipées du moteur OPC 1.6 le liquide est très souvent jaune fluo (mais il existe du vert et récemment du bleu) et il est composé d’éthylène-glyco. La norme Ford/Opel est la "WSS-M97B44-D/GMW 3240".
Il existe un liquide (concentré) qui en rallye est très connu pour sa capacité thermique, c'est le "Motul MoCool". Il faut le diluer à raison de 5% dans 95% d'eau déminéralisée (ne jamais utiliser pur) mais il peut aussi être ajouté directement dans un liquide de refroidissement car est miscible à tous les modèles du marché du moment où il contiennent du monoethylène-glycol. Il est donné pour abaisser la température d'environ 15°C ce qui est très intéressant pour un usage intensif comme en rallye ou sur circuit surtout quand on ne peut plus modifier mécaniquement le système de refroidissement.
Je pense avoir fais le tour de mes connaissances, maintenant à vous de m'aider à compléter ce sujet.