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Guide des sportives juin 2016

ENZO | Publié le dim 11 Fév 2018 - 13:19 | 1631 Vues

Westfield apporte depuis 1982 sa vision de la Lotus Seven, Caterham s’étant arrogé le droit de reproduire et perpétuer la mythique égérie de Colin Chapman. Et si le fondateur de Westfield, Chris Smith, a revendu depuis longtemps déjà (2006) sa firme à la famille Turner, les propriétaires actuels perpétuent l’aventure de cet artisan anglais avec un réel talent, tout en rencontrant un certain succès. Avec l’apport de la mécanique de l’Opel Corsa OPC, la Westfield FW 300a posé ses premières roues dans l’homologation européenne s’ouvrant ainsi un marché plus grand, hexagone compris. Convaincante, séduisante et très performante par son concept, la Westfield a cependant douloureusement digéré le changement de côté de sa direction, un des points noirs de l’auto. Pas grave, l’artisan anglais a revu sa copie en 2015 pour le plus grand bonheur des amateurs de pilotage précis et passionnant. Si le look ne change guère, Westfield a pensé à concocter au passage une préparation mécanique aux petits oignons, le moteur de la Corsa étant porté à 234 ch. Assis au ras du sol, la Westfield change de dimension pour aller semer le trouble sur circuit parmi les Caterham, Lotus et même GT plus huppées…

La Westfield FW 300 Sport 300 revient avec des défauts éradiqués et plus de performance. Voilà de quoi clouer le bec aux afficionados qui ne jurent que par Caterham. Il faut désormais compter avec la Westfield…

Tiens sous le capot on note le monogramme « VXR » et non « OPC » ? Normal, car en Angleterre la petite Corsa endiablée s’appelle Vauxhall Corsa VXR. Ah… Pour le reste on retrouve à l’identique le bloc 1,6 litres avec ses 16 soupapes et sa distribution à deux arbres à cames en tête. Petit mais costaud, car il délivre déjà jusqu’à 210 ch sur la série spéciale Nürbürgring Edition avec son turbocompresseur soufflant à 1,3 bars. Westfield a utilisé les bonnes vieilles recettes avec une pression de turbo portée à 1,7 bars (!), une électronique moteur recalibrée et une ligne d’échappement EG Sport. Résultat, la Westfield FW 300 Sport 300 peut se targuer d’une belle puissance de 234 ch et des envolées lyriques jusqu’à 6 500 tr/mn au rupteur. Le couple fait lui aussi un sacré bond avec 330 Nm à 3 000 tr/mn et une disponibilité qui est déjà très conséquente dans les bas-fonds du compte-tours, la Westfield comptant également sur son poids plume. La transmission change pour être chipée à la Mazda MX5 en adoptant ainsi le pont et la boîte. Une aubaine qui améliore grandement la commande de boîte. En revanche, ne cherchez pas d’autobloquant de série, seul un antipatinage pouvant être monté en option (?!). Les chronos n’étaient pas disponibles au moment de cet article, mais on peut imaginer qu’ils seront canon et très au-delà des valeurs de la FW 300 de 192 ch (moins de 5 secondes sur le 0 à 100 km/h). Le poids est annoncé à 650 kilos permettant ainsi un rapport poids/puissance exceptionnel de 2,78 kg/ch. Vous avez dit « mauto » ?… Le gros des modifications a porté sur le train avant avec des triangles de suspensions, des ressorts et une géométrie revus pour corriger le tir de la version 192 ch. C’est bien plus incisif et précis. Mais surtout, on est passé de la nuit au jour avec la nouvelle direction. Initialement conçue avec 3,5 tours de volant de butée à butée, la direction ne donnait qu’un feeling partiel de la route et changeait de consistance au fil du parcours. La faute à un passage à gauche d’éléments faits pour fonctionner idéalement à droite… C’est désormais de l’histoire ancienne avec un mécanisme de direction inédit qui donne entière satisfaction, sauf dans les manœuvres où vos muscles seront sollicités pleinement. Et la crémaillère racing (en option) permet de réduire à 2,4 tours de volant l’évolution entre les butées. Le freinage a été modifié quant à lui avec un maître-cylindre plus gros et des disques striés. Les jantes de série sont chaussées de pneumatiques en 195/50 R15 mais peuvent être équipées en supplément de 205/50 AV et 215/50 AR plus efficaces et accrocheurs. La conduite est toujours plus passionnante puisque la Westfield FW 300 gagne en précision et en rigueur de comportement. Avec peu d’inertie, la Westfield joue les routières face aux Caterham grâce à une garde au sol plus élevée. L’habitacle est minimaliste mais bien agencé. Seul reproche : l’absence de repose-pied gauche pour le pilote qui peut fatiguer lors de longues balades. Si la capote est améliorée, le coffre demeure toujours aussi exigu et peu exploitable limitant ainsi la polyvalence de la Westfield. Pour la balade en amoureux, prévoir le minimum en bagages…

Westfield n’hésite pas à se remettre en question pour corriger le tir essuyé sur les (rares) critiques rencontrées avec la FW 300 192 ch. Mieux même, non content d’avoir revu direction et train avant, Westfield a aussi songé à remettre de la cavalerie dans sa light car qui n’en demandait pas tant. Et tout passe au sol avec délice et rigueur pour alimenter la passion de la conduite… non parlons même de pilotage sur route ouverte. Voilà une alternative sérieuse aux Caterham, d’autant que sa finition est de bon aloi, son ergonomie meilleure et son tarif sous les 45 000 € est un atout, bien que la somme devient désormais conséquente dans l’absolu pour une auto à la polyvalence aussi limitée…

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